En écoutant Olivier de Voghel raconter l’incroyable destin qui l’a conduit à créer le Heal-in, impossible de ne pas être touché. Simplicité et authenticité s’incarnent en cet homme inspiré par des valeurs profondes retrouvées suite au traumatisme vécu. Totalement reconstruit, restauré et “relevé”, comme il aime le dire, le cinquantenaire rayonne fraicheur, joie et calme intérieur. Le tout emprunt d’une philosophie de vie qui n’est pas restée que théorique.
Il y a 21 ans, alors élagueur grimpeur, Olivier fait une chute fatale de 12m. Bilan : triple fracture de la colonne vertébrale, double hernie discale et d’autres lésions importantes qui le font passer à deux doigts de la chaise roulante. Le chirurgien est formel, la solution académique exige une arthrodèse, la pose de fixations métalliques qui maintiendront la colonne en place. Conséquences à vie : Olivier ne pourra plus se mouvoir normalement, ni porter ses enfants ni d’autres charges, mêmes légères.
Un acte de foi
Grâce à son passé de kinésithérapeute, Olivier a vu les séquelles que laissent ce genre d’opérations irréversibles. Des personnes immobilisées à vie, des douleurs insupportables qui se réveillent de part et d’autre des fixations artificielles. Mu par un mélange de réflexion, de courage et d’intuition profonde, il refuse catégoriquement l’opération. Au grand dam du chirurgien qui refuse de le laisser partir, il signe une décharge, avant d’être transporté en ambulance à son domicile.
Immobilisé sur son lit, pris de douleurs insupportables, les questions fusent : “pourquoi ça m’arrive à moi ?”. C’est là qu’il prend conscience : à cette époque de sa vie, il n’était pas du tout dans son axe. Il réalise que sa colonne brisée lui révèle ce décalage dans son corps physique. L’accident est une invitation à retrouver son alignement intérieur. Il évoque d’ailleurs la chute comme une “mise à terre”. “J’ai été terrassé, dans tous les sens du terme”, nous dit-il.
J’imaginais une cathédrale endommagée
Alors bien sûr son entourage le traite de fou : “Tu risques gros, tu vas finir paraplégique !” Lui ne démord pas de son intuition. “A aucun moment je n’ai douté de mon choix. J’avais la conviction que je faisais un acte de foi, enveloppé dans la confiance qu’il y a en nous un pouvoir d’autoguérison sans limites, qu’il suffisait de faire de la place aux forces de la vie pour aller vers la reconstruction. Il était pour moi indispensable de prendre le contrepied des immobilisations qu’on inflige aux membres quand il y a des fractures. En mon fort intérieur, je sentais qu’il fallait commencer par des micros mouvements afin de garder la zone endommagée au centre de mes préoccupations. J’avais la conviction que c’était le seul travail que je pouvais mener dans mon immobilisation.” Les bases du Heal-in sont fondées.
Il débute ainsi, prudemment, patiemment, par des minis contractions musculaires dans les zones à reconstruire. En conscience, il y amène aussi la respiration. Petit à petit, les sensations d’un afflux de sang et de chaleur se manifestent dans les secteurs atteints… “Cellule après cellule, j’imaginais une cathédrale endommagée, les travailleurs s’affairer autour du bâtiment délabré.”
Patience, persévérance et confiance
“La première semaine m’a beaucoup confronté. La douleur, l’évolution lente, les questionnements. Une part de moi souffrait atrocement et une autre, sereine, était certaine qu’il y avait là un chemin d’explorateur, une initiation à vivre à travers cette lente guérison. Quelque chose de méditatif, constitutif, une manière d’entrer dans les mécanismes du maintien de la vie, de la reconstruction de la vie. J’étais intimement convaincu que l’être humain est capable de développer une puissance de guérison.”
Après une dizaine de jour, il glisse de son lit pour continuer des mouvements sur le sol. Il bouge, roule la tête, tourne les hanches, puis petit à petit, se retourne sur le ventre. “J’ai fait comme font les bébés. J’ai passé en revue tous les stades de l’évolution de l’enfant, et aussi plus grandement du vivant, quand les premiers poissons sont sortis de l’eau.” Au terme d’un mois, un mois et demi, il réussit à prendre des appuis, à se mettre à quatre pattes, puis debout. Renaissance. Au prix d’un focus maximal de 4 à 6 heures d’exercices par jour, après plus de 2 mois, il fait sa première demie journée d’élagage, et au bout de 3 mois, il a repris le travail. Trois mois !?!?!? Oui, trois mois.
A aucun moment, je n’ai pris des anti-douleurs
Le secret ? La patience, la persévérance, et l’écoute intérieure : “J’ai travaillé en étroite collaboration avec la douleur, qui constituait mon tableau de bord, avec son petit écran indicateur et des lumières d’avertissement.” Selon Olivier, la douleur a deux fonctions. D’une part, elle dresse une barrière claire. Elle dit : là, il ne faut pas forcer. “Aussi la douleur m’a-t-elle permis de contourner, de suivre d’autres filières de mouvements.” D’autre part, la douleur est comme un petit drapeau qui dit : “c’est par ici qu’il faut venir, il y a des progrès à faire”. Aller contre la douleur, aller avec. Explorer le champs autour d’elle, prendre des repères anatomiques. “Il y a moyen d’apprivoiser la douleur pour la faire reculer petit à petit jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Lui obéir et l’utiliser comme compagnon. A aucun moment, je n’ai pris des anti-douleurs.”
La voie de l’enseignement du Heal-in
Après 10 ans de pratique personnelle, Olivier s’est senti prêt à partager son expérience. Il lui donne un nom, le Heal-in, et se met à l’enseigner à son entourage. “Pendant deux ans, j’ai été très actif à promouvoir ma méthode. 300-400 personnes ont expérimenté le Heal-in. Puis je me suis retiré pour pratiquer à nouveau, afin de faire évoluer ma pratique.” Désormais, s’y ajoutent le travail du son, des mantras et des mouvements qui deviennent une danse au sol. Confiant, Olivier se sent prêt aujourd’hui à former des personnes pour multiplier les diffuseurs. Humblement, il prépare la rédaction d’un ouvrage sur le Heal-in. “Je sens que c’est le bon moment pour laisser une trace après plus de 20 années de recherche”.
Un message à faire passer ?
“Derrière toute souffrance, il y a toujours un cadeau, une meilleure conscience de soi, un chemin à trouver pour s’engager vers l’intériorité. Je n’ai jamais eu de séquelles. Je peux affirmer que je me suis totalement reconstruit à neuf. Non seulement, je suis à neuf, mais en plus avec une conscience corporelle accrue. Le secret de la réussite, c’est d’arriver à 51 ans avec un corps de jeune sans aucune limitation. Les maux de dos arrivent 1 à 2 fois par an, mais ça ne dure que 2-3 jours, car j’intensifie le travail avec le Heal-in.”
A qui s’adresse le Heal-in ?
Tout le monde peut pratiquer le Heal-in. De 7 à 77 ans, et au-delà. La pratique est totalement sécurisée. Elle s’adresse tant aux personnes en bonne santé qui désirent mettre du mouvement dans leur corps qu’aux personnes présentant un handicap physique important. Bien que certaines photos sur le site d’Olivier montrent des postures qui paraissent complexes, conséquences d’années de pratique, le Heal-in, dans sa simplicité, a le grand avantage de permettre à tout un chacun de trouver sa dynamique, ses postures adaptées et son propre rythme. Ce n’est pas un concours du “plus souple”, bien au contraire. L’idée étant d’amener la conscience dans le corps, à expérimenter des mouvements basiques à partir de ses propres tensions, petites douleurs et contraintes corporelles.
Trois directions constituent la base du Heal-in : 1) confiance absolue dans le pouvoir d’autoguérison 2) conscience que le mouvement c’est la vie, la vie c’est le mouvement et qu’il est important d’entretenir ce mouvement 3) accompagnement de visualisations créatrices de reconstruction cellulaire.
Avec de telles bases, le Heal-in laissera à coup sûr des petits miracles là où il passe.
Olivier sera régulièrement présent au Manoir de la Vignette à Donneloye. Vous trouverez des informations sur cette page via le site www.conscient.ch et sur le Heal-in sur le site d’Olivier.